Sunday, November 13, 2016

Pity for "the blindness of those who advance authority alone as proof in physics instead of reason or experiment, and . . . horror at the wickedness of others who use reason alone in theology instead of the authority of Scripture and the Fathers."

"Authority alone can give us light on such matters.  But it is in theology that authority has its chief weight because there it is inseparable from truth, which we know only through it; so that to give absolute certainty to things which reason can least grasp, it is sufficient to point them out in Holy Scripture (as, to show the uncertainty of the most probable things, we need only point out that they are not included there); because the principles of theology are above nature and reason, and the mind of man, too feeble to reach them by its own efforts, can arrive at this highest knowledge only if carried there by an all-powerful and supernatural force.
     "It is quite otherwise with subjects accessible to sense or reasoning:  here authority is useless, only reason can know them.  Authority and reason have their separate rights:  a moment ago one had all the advantage; here the other is queen in her turn.  But since subjects of this kind are suited to the mind's reach, it has perfect freedom to concern itself with them; its inexhaustible fertility produces continually, and its discoveries can be at once without end and without interruption...

     "The clearing up of this difference should make us pity the blindness of those who advance authority alone as proof in physics instead of reason or experiment, and should fill us with horror at the wickedness of others who use reason alone in theology instead of the authority of Scripture and the Fathers.  We must strengthen the courage of those timid souls who dare to discover nothing in physics, and confound the insolence of that temerity which introduces novelty into theology.  Meanwhile the misfortune of the age is such that we see many new opinions in theology altogether unknown to antiquity maintained with obstinacy and received with applause; whereas those put forward in physics, though few in number, must be convicted of error, it seems, as soon as they shock, however little, received opinions. . . ."

     "C'est l'autorité seule qui nous en peut éclaircir. Mais où cette autorité a la principale force, c'est dans la théologie, parce qu'elle y est inséparable de la vérité, et que nous ne la connaissons que par elle : de sorte que pour donner la certitude entière des matières les plus incompréhensibles à la raison, il suffit de les faire voir dans les livres sacrés, comme pour montrer l'incertitude des choses les plus vraisemblables, il faut seulement faire voir qu'elles n'y sont pas comprises; parce que ses principes sont au-dessus de la nature et de la raison, et que, l'esprit de l'homme étant trop faible pour y arriver par ses propres efforts, il ne peut parvenir à ces hautes intelligences s'il n'y est porté par une force toute-puissante et surnaturelle.
     "Il n'en est pas de même des sujets qui tombent sous le sens ou sous le raisonnement: l'autorité y est inutile; la raison seule a lieu d'en connaître. Elles ont leurs droits séparés:  l'une avait tantôt tout l'avantage; ici l'autre règne à son tour. Mais comme les sujets de cette sorte sont proportionnés à la portée de l'esprit, il trouve une liberté tout entière de s'y étendre:  sa fécondité inépuisable produit continuellement, et ses inventions peuvent être tout ensemble sans fin et sans interruption...


     "L'éclaircissement de cette différence doit nous faire plaindre l'aveuglement de ceux qui apportent la seule autorité pour preuve dans les matières physiques, au lieu du raisonnement ou des expériences, et nous donner de l'horreur pour la malice des autres, qui emploient le raisonnement seul dans la théologie au lieu de l'autorité de l'Écriture et des Pères. Il faut relever le courage de ces timides qui n'osent rien inventer en physique, et confondre l'insolence de ces téméraires qui produisent des nouveautés en théologie. Cependant le malheur du siècle est tel, qu'on voit beaucoup d'opinions nouvelles en théologie, inconnues à toute l'Antiquité, soutenues avec obstination et reçues avec applaudissement; au lieu que celles qu'on produit dans la physique, quoique en petit nombre, semblent devoir être convaincues de fausseté dès qu'elles choquent tant soit peu les opinions reçues. . . ."

     Blaise Pascal, Preface to the treatise on the vacuum, trans. Richard Scofield.  GBWW, 2nd ed. (1990), vol. 30, p. 355-356.  French from here, as checked against pp. 453-454 (452-458) of the Pléiade edition of the complete works ed. Michel le Guern (Paris, Gallimard, 1998).

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